jeudi 9 avril 2015

Tales From The Crate is BACK !! Episode #01 w/ Netik

Welcome les gens !! Voilà un cri qui n'avait pas retenti depuis bien (trop) longtemps ! Presque deux ans se sont écoulés depuis nos derniers échanges radiophoniques et nous n'avons pas donné grand signe de vie depuis ... un abandon que vous nous pardonnerez je l'espère aujourd'hui que sort le (nouveau) premier épisode de Tales From The Crate : nouvelle formule, nouveau format, bref, une recette enrichie avec de gros morceaux de groove et d'interview dedans.
En 2015, l'équipe ose même quitter le confort de ses sous-sols puisque chaque numéro de ces capsules sera l'occasion d'aller rencontrer un DJ / producteur / scratcheur dans son milieu naturel : studio ou domicile. Pour cette première, on ne s'est pas moqué du monde en invitant "ze ouane ande onlie" DJ Netik à se confier à nous. Rendez-vous le mois prochain pour l'épisode deux ; Nous, on sait déjà avec qui on le passera, vous, il vous faudra patienter encore un peu et d'ici là ... "abonne-toi" comme disent les jeunes !


mercredi 12 juin 2013

#165 - JS-One & DJ Spinbad

Oyez, oyez, j'annonce l'avant dernier Tales From The Crate de la saison. Quatre heures à peine nous séparent du fatidique instant où regagnant la surface nous partirons exposer nos teints blafards en offrande à un soleil timide mais déjà éblouissant (à nos yeux). Une pause estivale certes bien méritée, pourtant loin de nous l'idée de nous ramollir dans la dernière ligne droite, vous le savez, on est pas du genre à s'essouffler ...
Ainsi cette semaine les sous-sols résonnaient d'une mixtape majeure - que dis-je ? Magistrale - j'ai nommé le "Coldcutz Remixes" de DJ JS-One (du Rocksteady Crew) et DJ Spinbad, datant de 1997 (1995 selon JS-One). Le principe est simple mais jouissif : ne malaxer ici qu'instrumentaux et acappellas afin de créer des versions inédites des tubes Hip Hop les plus célèbres des décennies 80's et 90's. En plus d'expliquer le terme de "remixes" utilisé dans le titre, la démarche offre un monstrueux travail de DJ's et un mix parmi les plus importants de l'histoire platinesque.
En 2010, JS-One cette fois en solo a donné une suite à cette pépite avec la bien nommée mixtape "Sound Waves : Coldcutz Remixes 2" qui prenait le parti d'effectuer un travail proche de celui du premier opus mais avec le Hip Hop New School d'une décennie plus tard, tordant volontairement le cou des adorateurs du "c'était mieux avant" ...



Can I have attention please ? It's almost the end of this fourth season. Only four hours are still separating us from the time when we have to get out from our crypt and expose our pale skins to the sun. We deserve this summer break, that's ok, but that's not a reason to weaken during the last lap ! It's not our style ...
So this week, we were coming with one of the most importante (and brillant) mixtape ever : please welcome "Coldcutz Remixes" by DJ JS-One (Rocksteady Crew) and DJ Spinbad, a tape from 1997 (1995 if you listen to JS-One). The principle is simple : only play instrumentals and a cappellas to create new versions of the 80's & 90's Hip Hop hits (that's why they said "remixes" in the title). This work is really crazy, for me on of the most important in the turntables history.
In 2010, JS-One did want to make a sequel, this time by himself, and came the mixtape "Sound Waves : Coldcutz Remixes 2" (available for free) that purpose same kind of work with 2000's new school Hip Hop, a good way to discredit people who are saying that it was better before ...

mardi 4 juin 2013

#164 - Cuts of Culture & Mr. Thing

A l'approche de la déjà fin de saison, Tales From The Crate dégainait de la cartouche (très) haut de gamme cette semaine puisqu'on vous donnait rendez-vous dans les sous-sols avec une petite tranche d'histoire turntabliste, la bien nommée compilation "Cuts of Culture" sortie en Novembre 2005 sur le label Eclectic Breaks (structure liée à la société qui développa le Pro-X-Fade, peut-être le plus célèbre crossfader de notre univers platinesque) et doublement parrainée par l'excellent DJ 2Tall et Turntable Radio.
Référence indispensable de votre discothèque, ce "Cuts of Culture" est un instantané du paysage tabliste de son époque et un résumé de la longue liste d'invités de 2Tall sur Turntable Radio. Inutile de vous dire qu'elle vous vendra du rêve : A-Trak, C2C, Grazzhoppa, D-Styles, Daredevil, 2Tall, Damented, Lamont et j'en passe ...
Sans transition aucune, nous plongions ensuite dans de vieux mixs signés Mr. Thing des Scratch Perverts, l'un réalisé pour l'émission de John Peel sur la BBC et datant de 1997, l'autre célébrant en 2004 l'anniversaire d'un illustre équipementier sportif à trois bandes.



A few weeks only before the end of our fourth season, we dropped a legendary cartridge, a part of the turntablist history called "Cuts of Culture" and released in November 2005 on Eclectic Breaks (linked to the society which gave us the Pro-X-Fade crossfader), a project sponsored by both DJ 2Tall and Turntable Radio.
Absolute must have in your collection, this "Cuts of Culture" is a landscape of turntablism from the first half of the 2000 decade and a summary of the biggest guests came in the 2Tall's show on Turntable Radio. So many men so little time ! Have a look : A-Trak, C2C, Grazzhoppa, D-Styles, Daredevil, 2Tall, Damented, Lamont and many more ...
Without transition, we dove into two old mixes by Mr. Thing (from the Scratch Perverts) that I listenned a lot these days : one for the John Peel's BBC show from 1997 and the other to celebrate in 2004 the birthday of a famous sportwear brand (with a three lines logo).

lundi 27 mai 2013

#163 - Something something Summertime !!

En levant les yeux au ciel cette semaine, on s'est dit qu'on avait urgemment besoin de tenter quelque chose. Plus qu'une seule émission, Tales From the Crate jouait la carte du rituel, presque de l'invocation d'un soleil qui joue les feignasses depuis un peu trop longtemps. Pour nous aider, deux pointures dont au moins une légende : Jazzy Jeff et Mick Boogie avec leur annuelle mixtape à quatre mains "Summertime". On s'offrait ainsi les deux et troisième volets de cette série, simplement parce que ce sont mes préférés (c'est comme ça, c'est tout), mais pour s'excuser de notre absence de la semaine passée (un contretemps idiot qui nous a empêcher d'assurer notre hebdomadaire rendez-vous), vous trouverez en bas de cet article le tout premier opus de ces platinesques travaux à déguster en terrasse, un verre à la main et un sourire accroché au visage ...



This week we were looking at the sky (at the strong black clouds actually) and it appears that we had to try something ! More than a show, it was a ritual, almost an invocation to the sun and the summertime, at last. To help us, we brought you two big names, one of wich is a legend, nothing less : Jazzy Jeff and Mick Boogie and their yearly shared serie "Summertime mixtape". We were discovering the second and third volume, just because that's the ones I prefer (so what ?), but to apologize to let you down without news last week (a stupid hitch and we weren't able to be there), here is the very first one of these pretty sunny works to enjoy, sunglasses on your nose, a drink at your fingertips and a smile on your face ...


mercredi 15 mai 2013

#162 - DJ Unkut & DJ Fly

Un Tales From The Crate plutôt futuriste cette semaine en compagnie de deux des meilleurs DJ's du monde !! Commençons avec la dernière (vraie - J'veux direqui dépasse les 20 minutes) mixtape de DJ Unkut, "Canine Madness". Le tout premier champion DMC online nous entraîne dans un voyage fou et foisonnant à travers Hip Hop, Glitch, Electronica et Dance music fantomatique ; Une pépite pleine de surprises, déconcertante mais groovy.
Puis allons danser sur le dernier set signé DJ Fly, "Warm Up Show", un mix de début de soirée entre Glitch Hop et beats électroniques à déguster entre amis, un verre à la main et sur la plus ensoleillée des terrasses de la ville ...

A pretty futuristic Tales From The Crate this week with two DJ's from the very top !! Let's begin with the last (real, - I mean more than 20 minutes long) mixtape from DJ Unkut, "Canine Madness". The very first DMC online champ brings us with him in a crazy journey trought Electro Hip Hop, Glitch, Electronica and liquid Dance music ; A really surprising mix master work, puzzling and groovy.
Then, let's dance to the new DJ Fly's mix, "Warm Up Show" which is ... a warm up as you can imagine, between Glitch Hop and electronic beats, and a great job to listen with a drink, with friends and on the sunnier terrace in town ...

jeudi 9 mai 2013

#161 - John Doe, Mr Dibbs & Chinn Chilla from 1200 Hobos

Chose promise chose due comme le veut l'adage ; Cette semaine nous tenions enfin l'auteur de la grosse claque Hip Hop avec laquelle on vous bassine depuis déjà quelques semaines (mais c'est pour votre bien) : John Doe était virtuellement dans les sous-sols (ouais par téléphone quoi) !! On s'offrait donc des extraits de la compilation "Return From Tomorow (Beyond and Back)" avant de retrouver notre américain en interview puis de profiter de la tape "Abduction Of The Times 6.66" signée Mr Dibbs et d'un mini mix par Chinn Chilla pour finir, tous deux membres du collectif de Cincinnati 1200 Hobos (dont son fondateur) ...



At last !! As we promised earlier, we finally got an interview of our biggest Hip Hop slap these days : the one and only (and unfortunately quite unknown) John Doe !! We listenned a few tracks from his oldies compilation "Return From Tomorow (Beyond and Back)" and had a phone chit chat with him before to enjoy in the second part Mr Dibbs' "Abduction Of The Times 6.66" and a pretty crazy mini mix by Chinn Chilla, both from the crew from Cincinnati 1200 Hobos ...

lundi 6 mai 2013

John Doe's interview (Tales From The Crate #161)

DJ Hip Hop remarquable et remarqué par Mr. Dibbs dès 1995, il aura fallu presque deux décennies à John Doe - et deux mixtapes catégorie Premium - pour faire enfin parler de lui. Normal me direz-vous avec un blase à ce point synonyme d'anonymat. Il était donc plus que temps pour Tales From The Crate de se pencher sur le cas de ce soldat inconnu de la culture turntabliste made in USA. Entretien.


(see below for english version)

Tales From The Crate - Tu es l'auteur des mixtapes « Popular Fallacies » et « The Last Amateur » , deux des meilleurs mixs Hip Hop que j'ai entendu ces derniers mois, et pourtant tu restes relativement inconnu. Comment l'expliques-tu ?

John Doe - Beaucoup de gens ne connaissent pas mon travail en effet, mais c'est dû en grande partie au fait que je me considère comme le Dernier Amateur ! Je ne suis pas du tout un professionnel du deejaying. Je n'ai jamais bénéficié du soutien d'un label et je ne suis associé à aucun groupe sinon le collectif 1200 Hobos de Mr. Dibbs. Dans ces conditions, je ne suis pas étonné que peu de gens me connaissent.

TFTC - Pourquoi ce surnom « The Last Amateur » ?

John Doe - C'est un nom qui me va bien. J'ai commencé à me faire appeler ainsi dès mes débuts et je continue. C'est une bonne définition de moi. C'est vrai que je suis le dernier amateur : aujourd'hui, tout le monde semble s'être professionnalisé sauf moi (rires) ! Je ne joue pas très souvent, j'ai peu de dates, je ne pars pas en tournée et j'ai un autre emploi - crois-le ou nom mais je suis chimiste. Comme je l'ai dit, je ne suis pas très connu, mais les gens qui s'intéressent vraiment aux mixtapes Hip Hop, au Turntablism ou au Scratch, ceux-là me connaissent.

TFTC - Quelles sont tes racines musicales ? Qui t'a donné envie de passer derrière les platines ?

John Doe - Le premier DJ à m'avoir influencé a probablement été Mr. Mixx du 2 Live Crew. J'ai vécu en Floride à l'époque du lycée. Tu sais peut-être que c'est en Floride que le courant Miami Bass a connu son plus fort succès et tous les DJ's là-bas avaient une manière de scratcher extrêmement rapide, c'est vraiment ce qui m'a plu. Bien sûr j'adore Jazzy Jeff, Mix Master Ice, Premier ... mais la première influence, ce sont ces DJ's scratcheurs de Miami.
C'est peut-être difficile à croire mais je n'étais pas tellement impliqué dans la culture Hip Hop avant la sortie du « Paid In Full » de Eric B & Rakim. C'est là que j'ai vraiment commencé à m'intéresser au Hip Hop, au deejaying et à la manière d'associer des morceaux.

TFTC - Le tracklist de tes mixtapes est si riche et complexe qu'il me paraît évident que tu édites les morceaux que tu joues, pour les jouer ensuite sur un système DVS ... et en même temps j'ai un doute : alors comment travailles-tu ?

John Doe - Je n'ai même pas d'ordinateur dans mon studio. « The Last Amateur » et « Popullar Fallacies » ont été enregistrés sans l'aide d'aucun logiciel. J'enregistre en analogique, uniquement à l'aide de disques vinyle. J'ai peut-être samplé ce qui me manquait depuis quelques cassettes mais pour l'essentiel, j'utilise disons 98% de vinyles.
En fait je ne possède même pas de Serato. Je n'en ai jamais utilisé. Et c'est peut-être là un point important : pas le fait que j'utilise ou non un Serato, mais c'est la raison pour laquelle je me fais appeler le dernier amateur : la plupart des gens avaient l'habitude de mixer sur support analogique, puis ont découvert le Serato est ses possibilités mais moi je ne jouait pas vraiment de toute façon ! Je n'avais vraiment pas besoin de changer pour le DVS. C'est peut-être aussi pour cela que la mixtape « The Last Amateur » n'a pas reçu beaucoup d'attention, les gens s'intéressaient plus aux trucs genre mash up, moins au turntablism comme moi je l'aime et le pratique.


TFTC - Veux-tu dire que ton travail est moins apprécié aux États-Unis ?

John Doe - J'ai entendu dire qu'outre Atlantique, vous aimiez le Hip Hop d'une manière différente, comme moi je l'aime. Je commence à croire que c'est vrai.

TFTC - A l'écoute de ton travail, on constate la vitesse à laquelle tu rentres et sors les morceaux. Est-ce important pour toi ? Pourquoi ?

John Doe - De mon point de vue, si tu laisses les morceaux trop longtemps, ça donne l'impression que ça se traîne, c'est ennuyeux, alors je préfère jouer très vite, dire ce que j'ai à dire, montrer ce que j'ai à montrer, et passer au chapitre suivant.

TFTC - A ce rythme là n'as-tu pas peur de manquer de morceaux (rires) ?

John Doe
- J'ai essayé de faire les comptes une fois, je me suis arrêté aux alentours de 250 morceaux. Je n'ai pas la patience de m'asseoir ici et de compter combien de disques j'utilise mais je ne crois pas qu'il faille s'inquiéter ! J'ai assez de matériel inédit pour m'attaquer à de nouveaux mixtapes comme mes deux précédentes, pourtant parfois j'ai la sensation que le public s'en moque, que ça n'intéressera personne. J'aimerai beaucoup m'atteler à un nouveau projet mais ma manière de travailler est vraiment chronophage vu que j'ai un emploi régulier. Ça prend du temps de sortir un CD.

TFTC - Le deejaying est-il toujours une sorte de loisirs ? C'est difficile à croire ...

John Doe - Et pourtant oui, il y a de ça (rires) ! Même si ces derniers mois, j'ai été pas mal contacté à propos de « The Last Amateur » et de « Popular Fallacies ». C'est étrange parce que « The Last Amateur » a plu de six ans !! Je l'ai créé tout seul et j'ai fait du mieux que je pouvais. Je ne comprends vraiment pas pourquoi ces derniers mois les gens s'y sont intéressé à ce point. Parfois j'ai l'impression que j'ai fait cette mixtape pour genre, cinq personnes dans le monde (rires).

TFTC - Ta biographie officielle débute avec ta rencontre avec Mr. Dibbs et le collectif 1200 Hobos. Peux-tu nous en parler ?

John Doe - Étant donné que j'aime le Hip Hop, j'avais bien entendu parlé de Mr. Dibbs et par chance, je l'ai rencontré. Il vit dans la même ville que moi et je n'en avais même pas idée ! Il m'a invité chez lui - j'avais du mal à y croire ! Je savais un peu scratcher, il m'a vu faire, m'a écouter puis il m'a dit « ça y est, tu es des nôtres, tu es un Hobo ». Moi j'étais genre « Wahou ! Je fais partie du truc maintenant ». C'était en 1995.

TFTC - Peux-tu nous parler aussi de l'émission de radio que vous avez ensuite eu ensemble ?

John Doe - C'était une émission sur une radio associative. Nous jouions du Hip Hop indépendant et parfois, on prenait les platines pour scratcher. Nous avons fait ce show pendant trois ans et j'ai adoré voir Dibbs derrière les platines, être au contact d'un bon DJ te rend meilleur.

TFTC - C'était un genre de camp d'entraînement pour toi (rires) !?

John Doe - Oui (rires) ! Il y a du vrai dans ce que tu dis !! Beaucoup de gens sont venus au studio, ça m'a appris à gérer le stress en face d'un public et j'y ai amélioré mon scratch. Quand tu te retrouves à coté d'un DJ doué, tu peux ressentir son énergie dans tes propres scratchs.

TFTC - Je crois savoir que tu as aussi tenté l'aventure DMC ... c'est exact ?

John Doe
- Oui, j'ai participé au championnat DMC ici, à Cincinnati en 1999. C'était ma première battle. Je n'ai pas gagné mais c'était une bonne expérience. J'ai rencontré des gens, j'ai pu me présenter, certaines personnes se sont souvenues de moi par la suite. Ça m'a beaucoup aidé.

 
TFTC - As-tu des vidéos de tes routines, en live ou à la maison ?

John Doe
- Je pense que j'ai une cassette vidéo quelque part mais il faudrait la numériser. Mais j'en ai une : mon deux minutes et mon six minutes. C'est là quelque part au studio, attendant d'être numériser. Je le ferai peut-être, je n'ai pas honte de mes routines même si c'était il y a longtemps. Mais d'abord il faut retrouver la cassette (rires).



TFTC - Toujours à propos de vidéo, j'ai découvert le clip de ton morceau « Nowhere To Run » ...

John Doe - Non ! Tu as vu ça aussi (rires) !? C'est moi à l'usine. J'avais cette vidéo en tête depuis longtemps, je l'avais imaginé dans le détail alors quand j'ai eu l'occasion de la réaliser, je n'ai pas hésité. Et voilà le résultat.

TFTC - On a déjà évoqué la vitesse à laquelle tu mixes mais il y a autre chose qui m'a frappé dans tes travaux : c'est le souci d'offrir une narration. Pourquoi est-ce important pour toi ?

John Doe - Bien sûr que c'est important. Si je peux revenir sur quelque chose dont nous parlions plus tôt, j'aimerai ajouter qu'outre les DJ's, c'est le fait d'écouter des mixtapes, tout spécialement celles qui fonctionnaient pour moi. J'écoutais et je me demandais pourquoi le DJ faisait ci ou ça, pourquoi il mixaient tel morceau avec tel autre. Quand j'ai eu la chance d'enregistrer ma propre mixtape, j'ai repris toutes ces idées que j'avais eu. J'ai lu quelque part qu'un bon DJ doit être capable de raconter une histoire avec les disques qu'il joue. Ce n'est pas tout à fait vrai. Je pense que si tu joues 25 morceaux, tu ne racontes rien, si tu mixe comme j’essaie de le faire, là tu racontes une histoire. Ça fait une grosse différence.

TFTC - Qu'est-ce qu'une performance live par John Doe ?

John Doe - Just turntables and records. Des platines et des vinyles. Ces deux dernières années, ma seule date a été une sorte de mini showcase que j'ai fait pour mon anniversaire. J'ai décidé de proposer un mix de vingt minutes où je n'ai utiliser que du vinyle, j'y ai mis du beatjuggling, j'y ai mis du scratch, j'y ai mis des body-tricks ... c'est comme ça que je vois un DJ set live.
Le truc c'est que si tu joues pour du public, j'aime quand mon set ressemble à ce que je propose dans mes mixtapes. Je n'aurai jamais la patience de simplement jouer des morceaux quatre heures durant. C'est une particularité bizarre mais quand je propose un showcase, je veux retrouver les sensations d'une routine DMC : les disques sur les platines, des stickers
(repères autocollant servant de repères permettant au DJ de retrouver certains sons sur le disque -ndlr), pas besoin d'utiliser ton casque ... c'est comme ça que j'aime ça !
Et si tu as bien écouter ma façon de mixer, cette rapidité dans l'enchaînement des morceaux, c'est ce que j'attends d'un DJ set.
Tu sais, je fais peu de dates, j'ai mon emploi quotidien même si j'essaye de consacrer le plus de temps possible au deejaying, et puis parfois tu te dis que tu n'intéresses personne. Peut-être que l'attention que j'ai reçu ces derniers mois m'encouragera à persévérer.

 
TFTC - Peux-tu me donner des nouvelles des autres Hobos ?

John Doe - Dibbs vit à Cincinnati comme moi mais je le vois rarement. Les autres vivent tous aux États-Unis je crois mais j'en connais en fait très peu. J'ai presque toujours travaillé seul, c'est pourquoi on ne trouve pas de collaborations avec les autres membres du collectif. Dibbs vit à quelque chose comme vingt kilomètres et pourtant nous nous voyons très peu.
 
TFTC - Quelle est la suite pour toi ? Des dates, des mixtapes, des projets ? Et où peut-on suivre tout ça ?

John Doe - Je suis sur Bandcamp, je suis sur Facebook, vous pouvez me suivre sur ces sites. Le prochain projet est une compilation de quelques productions personnelles avec des rappeurs ou des scratchs que je crois personne n'a encore entendu.
Je commence à savoir ce que je veux pour la prochaine mixtape, presque une « Popular Fallacies » volume deux. Mais je n'ai pas travaillé dessus ces derniers mois. J'ai toujours beaucoup de matière première pas encore utilisée, beaucoup de choses que je n'ai pas pu inclure dans les mixtapes précédentes.


TFTC - Merci du temps que tu nous a accordé ...

John Doe - Pas de problème, j’apprécie tous les soutiens. Vraiment. Je veux dire : jamais je n'aurai imaginé ... sérieusement, quand « The Last Amateur » est sorti, personne n'a semblé s'y intéresser.
Je me disais : « Ok, c'était marrant » et pas plus. Et maintenant, je reçois des messages de partout à propos de mes travaux, du coup je suppose que les gens me sont passé à coté lors de la sortie des mixtapes et qu'ils y reviennent. Je suis heureux que les gens s'y intéressent et j'aime bien me dire que c'est peut-être mérité. Quoiqu'il en soit c'est une bonne leçon de vie.




Tales From The Crate - You're the guy who made two amazing mixtapes called « Popular Fallacies » and « The Last Amateur » but you're still pretty anonymous. How do you explain that ?

John Doe - A lot of people are unfamiliar with my material most likely because I am the « Last Amateur » ! I'm not a professional DJ by any means. I didn't get a big push because I wasn't signed on any label, I wasn't associated with any groups, except for Mr. Dibbs' 1200 Hobos so I'm not kind of surprised that a lot of people are not familiar with me.

TFTC - Why this nick name you gave yourself, « The Last Amateur » which is also the name of one of your mixtapes ?

John Doe - I felt that the last amateur was a good title for myself, I used it when I started and I kept it. It's a good way to describe myself. It's true that I'm The Last Amateur : everyone these days seems to have gone professional in some sense, except for me (laughs) ! I'm really not deejaying that much, I don't have a lot of gigs, I don't go on tour and I have a regular job - believe it or not, I'm a chemist. As I said, a lot of people aren't familiar with my work but people who really are into Hip Hop mixtapes, Turntablism, scratch and everything, they know me.

TFTC
- What's your musical roots ? Your first influence ? Who pushed you behind the decks ?

John Doe - I would say my very first influences as a DJ was probably Mr. Mixx from 2 Live Crew. I used to live in Florida when I was in high school. You maybe know that Florida was the place the Miami Bass became really big and all the DJ's down there were scratching really fast and that what cought me. Of course I love Jazzy Jeff, Mix Master Ice, Premier ... but my main influence is Miami's DJ's.
Believe it or not, I wasn't really involved into Hip Hop culture before, I mean I was definitely interested in Hip Hop but probably not until Eric B & Rakim's « Paid In Full » came out. That was when I really started to get interested in Hip Hop, in deejaying and thinking how I can put things together.

TFTC - Your mixtapes' tracklist is so rich and complex that it's sounding like you obviously make edits, playing it with digital vinyl system but ... I don't know, how are you working ?

John Doe - No, I don't even have a computer in my studio. « The Last Amateur » and « Popullar Fallacies » were recorded without using any kind of computer software. I recorded in analog, only with vinyl records. If I don't have something, I probably sampled it from a cassette but for the most part, I used maybe 98% vinyls.
I don't even own a Serato or something. I never used it. And that's the thing ! It's not about the fact I want use a Serato or not, but that's why I'm calling myself the last amateur : people used to play analog and then they discovered new way to play with Serato but I wasn't playing at all ! There were no need to me to move over to Serato. That's maybe a reason why « The Last Amateur » mixtape didn't get that much attention, because people are more intersted by mash up and things like that, than turntablism and things like I was doing.

TFTC - Do you mean that your work isn't appreciate so much in the US ?

John Doe - I heard someone saying that overseas, people like Hip Hop the way I like Hip Hop. And I think that's true, I really do.

TFTC - It seems very important for you to blend tracks in and out really fast. Why ?

John Doe - In my opinion, if you let anyone go too long, it just seems like it might be dragging, it's boring, so I want to play pretty fast, say what I wanna, show what I wanna show and move to the next chapter.

TFTC - Aren't you afraid to not have enough tracks to make the next mixtape (laughs) !

John Doe - I tried to count my records once, and I stopped before the end around 250 tracks, I won't have patience enough to sit here and count how many records I use but I think you don't have to be scared ! I still have enough material to do another project like those two mixtapes but sometimes I'm not really sure there are people who are looking for it. I would love to make another mixtape but the way I do things is so time consuming because it's not my regular job. It takes me quite a while to put a CD out.

TFTC
- Is deejaying still a kind of hobby ? It's hard to believe ...

John Doe - Yes, there is still a part of it (laughs) ! Even if whitin the last two or three months, people are really been contacted me about « The Last Amateur » and « Popular Fallacies ». It strange because « The Last Amateur » is six years old !! I putted it out by myself and I did the best I could. I don't really know why in the past few months, people asked me to speak about and seemed very intersted in. Sometimes I feel that I made that CD's for maybe five people in the wolrd (laughs).

TFTC - Your official biography begins by your meeting with Mr Dibbs and the crew 1200 Hobos. Could you tell us about ?

John Doe - Because I like Hip Hop, I heard about Mr. Dibbs of course and by chance I met him. He lives in the same city as me and I have no idea ! I was invited to his house - I couldn't believe it ! I knew how to scratch a little bit, he saw me scratching and said « you're in, you're a hobo ». I was like « Wah ! I'm part of it now ». I met him in 1995.

TFTC - Could you speak me about the radio show you did run with Mr. Dibbs and the other Hobos ?

John Doe
- It was a community radio show. Basically we played underground Hip Hop and sometimes we took the turntables to scratch. We did the show together for three years and I loved to see Dibbs on turntables because when you scratch with a good DJ, it makes you better.

TFTC - Could I say this show was a kind of training camp for you ?

John Doe - Yeah (laughs) ! I guess you're right !! Many people who were coming to the studio, it teached me to not being nervous in front of people and made my scratch better. When you're with another skilled DJ, you can feel his energy when you're scratching too.

TFTC - Is that right that you participated to the DMC world championship ?

John Doe - Yes, I did the DMC here in Cincinnati in 1999. That was my first big battle. I didn't win but it was a good experience. I met people and introduced myself, then people knew who I was. It helped me a lot.

TFTC
- Do you have some video from then or did you record your routine ?

John Doe -
I think I have a VHS video tape somewhere but I still have to digitise it. But I do have it : my two minutes and my six minutes. It's here in the studio, somewhere, waiting to be digitise. Maybe I'll do it, I'm not ashamed of my routines even if it was years ago, but I have to find the tape first (laughs).

TFTC - Speaking about video, I also found a clip for your track « Nowhere To Run » ...

John Doe - No ! You saw that too (laughs) !? That's me at my job. I had the idea for this video, I planned it out in my head for a long time so when I had time and everything I didn't hesitate. And that's the result.

TFTC
- We aready spoke about how fast you are to blend tracks in and out but there is something else I felt in your mixtapes, it is the will of narration. Is that important for you to tell stories in your works ?

John Doe - Of course yes. If I can back up a little bit, I would like to say that aside from DJ's, the biggest influence for me to make mixtapes was listenning mixtapes that worked very good. I mean when I was listenning mixtapes I asked myself « why did he do this ? Why did he do that ? Why did he mix this with that ? » When it was my chance to record mixtapes, I putted all these ideas I got before. I also read somewhere that a good DJ is able to tell a story with the records he plays. That's kind of true, that's kind of not true. I think that if you play twenty-five songs, that's really not telling a story, if you do the way I do, that's telling a story. There's a huge difference, you know.

TFTC - What is a live performance by John Doe ?


John Doe - Just turntables and records. In the last couple of years, the only thing I did is a kind of short showcase for my birthday. I decided to do a twenty minutes set and I used only vinyls, I did juggle, I did scratch, I did body tricks ... that's the way I do live DJ set.
The thing is if I play out live, I like it to sound a little bit like my mixtapes. I don't think I have the patience to playing songs for four hours. I know it's a weird thing of mine but if I'm doing a showcase, I want to have the feel of a DMC routine : records on turntables, everything is marked, you don't use headphones ... that's what I like to do ! And if you listen my mixtapes and the way I play songs in and out so fast, that's the way I want to play a DJ set.
You know, I really don't do a lot of gigs, I have a regular job and even if I try to dedicate as much time as I can to deejaying, and sometimes I feel that the audience isn't there. Maybe all this attention I got the last couple of months will change how I feel about it.

TFTC
- Can I have some news from other Hobos ?

John Doe - Dibbs lives here in Cincinnati also but I see him very rarely. The other Hobos are living in the United States but I don't really know a lot of them. I pretty much record by myself all the time, that's why my mixtapes are most often just about me. Dibbs even live in the same city than me, there maybe only twenty miles between us but I don't see him very often.

TFTC - What's next ? Gigs ? Project ? Next mixtapes ? And of course where could we find you on internet ?


John Doe - I'm on Bandcamp, I'm on Facebook, check me out there. Next project is a compilation of some things I did by myself, I actually produced a few songs with different MC's from here and with scratches I think people never heard me do. I have a kind of concept for another CD, almost a kind of « Popular Fallacies » number two. But I haven't really progressed with that in the last past months. There is still a lot of material I never used in my mixtapes, a lot of outtakes too.

TFTC - Thank you to give us a little bit of your time ...

John Doe - No problem, I appreciate all the support. Really I do. I mean, I wouldn't never tought ... Ok seriously, when « The Last Amateur » came out, no one seemed to be interested. I was like : « Ok, it was fun » nothing more. And now, I receive a lot of emails and a lot of contacts about it so I guess a lot of people missed it the first time around. It's amazing, I'm happy that people checked me out and I like to think it's maybe deserved. Anyway it's a lesson.


Thanks to John Doe for his smile, time and skillz.

Interview by Reverend D, by phone, April 21st 2013.

mercredi 1 mai 2013

#160 - DJ Grazzhoppa's Big Band 10th Anniversary

Une émission entièrement consacrée au DJ Grazzhoppa's DJ Big Band histoire de célébrer le dixième anniversaire du plus recommandable collectif de DJ's belges !! Nous prenions alors le temps de vous présenter le crew (pour peu que ce soit encore nécessaire) avec leur bien nommé "10 Yearz Anniversary mix" aux commandes duquel on trouve Boula One, Courtasock, Yzerbeat, Mix Monster Menno, J To The C et Optimus. Pour la suite, on jetait une oreille attentive à l'album "Back 2 Scratch", dernière pépite du collectif sortie en Février 2013.




A 100% DJ Grazzhoppa's DJ Big Band to celebrate the 10th anniversary of the most recommendable belgian DJ crew !! We took time to introduce you this project (in case you need it) with their "10 Yearz Anniversary mix" featuring Boula One, Courtasock, Yzerbeat, Mix Monster Menno, J To The C and Optimus. Then we get an earful of the brand new "Back 2 Scratch" album, released in February 2013.

jeudi 25 avril 2013

#159 - John Doe & Joey Beats

C'est avec un plaisir non dissimulé que nous revenions cette semaine sur un DJ ricain dont nous avions parlé il y a quelques mois déjà, un anonyme bourré de talent qui mériterait de se faire un nom, j'ai nommé l'excellent John Doe et son "The Last Amateur", mixtape vieille de six ans - nous l'apprendrions plus tard lors d'une interview du garçon - et cascade Hip Hop à l'efficacité pourtant incroyable !
La suite s'inspirait de l'émission de la semaine passée avec un retour sur le label Strange Famous Records, tout spécialement le "Reverse Discourse" d'un autre américain, Joey Beats, ici sous pseudo The Joe Beats Conspiracy ...



What a pleasure to speak you about an american DJ we already introduced you a few months ago, the unfairly unknown John Doe. This week we talked about "The Last Amateur", a six years old mixtape - that's something we didn't know before to catch him in interview - and a so tasty Hip Hop storm !
Next stop was about chill out grooves with Strange Famous Records and Joey Beats' "Reverse Discourse", here under the name The Joe Beats Conspiracy ...

jeudi 18 avril 2013

#158 - 100% Buddy Peace

Cette semaine, Tales From The Crate s'intéressait à un artiste anglais passablement inclassable, un DJ, producteur et scratcheur qui n'a pas oublié que la platine vinyle est (surtout) un instrument de musique : j'ai nommé le surprenant Buddy Peace. L'exploration de son univers méritait largement qu'on s'y colle deux heures durant, d'abord avec la beat-tape "Hot Pudding" parue l'année passée, ensuite avec un boulot un peu plus ancien et un poil plus orienté mixouille, "Wolf Diesel Mountain" datant de 2007.

Tales From The Crate focused on a british artist pretty hard to classify, a DJ, a producer and a scratcheur who knows that a turntable is first a music instrument and a way to create sound landscape : Buddy Peace. Two hours weren't too much to discover his universe, first with his "Hot Pudding" beat-tape released last year, then with a older work called "Wolf Diesel Mountain" from 2007.